Belgrade, un mardi matin gris de novembre 2025. Le refuge municipal de Zvezdara est au bord du gouffre : les factures d’électricité et de nourriture s’accumulent, le propriétaire a déposé les clés à la mairie. Dans quarante-huit heures, les trente-neuf chiens restants seront euthanasiés. Laki, un berger allemand croisé de onze ans, gît sur le béton froid, les côtes saillantes, les yeux mi-clos. Personne ne croit plus au miracle.

Une berline noire s’arrête sans bruit devant la grille rouillée. Novak Djokovic en descend, casquette vissée, sweat gris. Il refuse l’escorte habituelle, entre seul. Les bénévoles le reconnaissent à peine. Il traverse les couloirs sombres, s’arrête devant Laki. Il s’agenouille, caresse la tête tremblante. « Ti si moj heroj », murmure-t-il en serbe. Le chien lève faiblement la truffe, pose sa patte sur le genou du champion.
Djokovic se redresse, demande calmement : « Combien de chiens ici ? » La directrice, les larmes aux yeux, répond : « Trente-neuf, tous condamnés. » Il hoche la tête, sort son téléphone. « Tous les trente-neuf méritent un lendemain. » Dix minutes plus tard, son manager confirme : un virement de 250 000 euros couvre les dettes, les salaires, les soins vétérinaires pour un an. Le refuge est sauvé.
Le lendemain, Belgrade se réveille dans le bruit des camions. Des ouvriers débarquent : nouveaux chenils isolés, sols chauffants, boxes médicalisés. Des palettes de croquettes premium, jouets indestructibles, couvertures douces. Chaque box est repeint en blanc et bleu, les couleurs de la Serbie. Au-dessus de la porte, une plaque en céramique : « Foyer pour toujours – avec l’amour de Novak Djokovic ». Les bénévoles pleurent en silence.
Laki, lui, suit Djokovic partout. Le champion signe les papiers d’adoption sur place. « Il a attendu trop longtemps », dit-il en attachant une médaille neuve au collier. Le chien boite encore, mais remue la queue pour la première fois depuis des mois. Les caméras, discrètement autorisées, capturent la scène : Djokovic porte Laki dans ses bras jusqu’à la voiture, installe un coussin orthopédique à l’arrière.

La nouvelle explose sur les réseaux. #DjokovicSauve39 explose en tendance mondiale. En Serbie, les enfants dessinent Laki dans les cahiers d’école. À Paris, un tweet de Rafael Nadal : « Quand Novak aime, il ne fait pas les choses à moitié. » À Londres, Andy Murray partage la vidéo avec un cœur. Même Roger Federer, depuis Dubaï, poste une story : « Le plus beau Grand Chelem, c’est celui qu’on gagne hors du court. »
Le refuge, rebaptisé « Laki House », ouvre officiellement ses portes le samedi suivant. Djokovic revient, cette fois avec Jelena et les enfants. Stefan et Tara distribuent des friandises, apprennent à nettoyer les gamelles. Les trente-huit autres chiens, soignés, vaccinés, attendent leurs familles. Dix ont déjà trouvé preneur en une semaine. Le site web du refuge, créé en urgence, affiche « 100 % sauvés ».
La directrice, encore sous le choc, raconte en conférence de presse : « Il n’a pas demandé de photo, pas de communiqué. Il a juste dit : faites en sorte qu’ils ne souffrent plus. » Djokovic, présent incognito au fond de la salle, lève la main quand on lui demande un mot. « Les chiens ne jugent pas. Ils nous rappellent qui nous sommes vraiment. »
Laki, désormais, dort au pied du lit conjugal à Monte-Carlo. Chaque matin, Djokovic l’emmène courir sur la plage privée, malgré l’arthrose. « Il m’apprend la patience », confie le champion à un ami. Les vétérinaires prédisent encore deux belles années. Sur Instagram, une photo : Laki sur le balcon, Djokovic derrière lui, légende simple : « Mon coach de vie. »
L’histoire fait le tour des écoles serbes. Des collectes s’organisent dans les clubs de tennis locaux : un euro par ace servi finance un nouveau chenil. La Fondation Novak Djokovic annonce un programme national : un refuge rénové par région d’ici 2030. Le budget ? « Autant qu’il faudra », répond le champion, sourire en coin.
Les médias internationaux titrent « Le roi du court devient roi des cœurs ». CNN diffuse un reportage de dix minutes, France 2 un sujet émouvant dans le 20 heures. Les recherches Google pour « refuge Belgrade adoption » explosent de 1200 %. Trente-neuf vies sauvées, mais aussi des milliers d’autres inspirées. Laki House devient un modèle replicable dans toute l’Europe de l’Est.
Djokovic, interrogé à Turin avant les ATP Finals, reste fidèle à lui-même. « Je n’ai pas sauvé le monde. J’ai juste donné une chance à trente-neuf amis. » Il montre sa nouvelle raquette : un sticker discret en forme de patte de chien. « Pour me rappeler pourquoi je joue. » Le public applaudit debout, ému.

Ce geste discret, sans tambour ni trompette, révèle une autre facette du champion. Sur le court, il brise les records. Hors du court, il répare les cœurs brisés. Laki, endormi sur le canapé, rêve peut-être de balles jaunes. Djokovic, lui, rêve d’un monde où plus aucun chien n’attend en vain. Une victoire silencieuse, mais éternelle.
