Dans le monde palpitant de la Formule 1, où chaque virage et chaque arrêt aux stands peuvent faire basculer la victoire, la tension reste palpable. Alors que le Championnat du monde 2025 entre dans sa phase finale, des pilotes comme Oscar Piastri et Max Verstappen se disputent le titre. Mais récemment, l’attention s’est portée sur un front moins visible : la réglementation financière. Dans une interview récente, le pilote McLaren Oscar Piastri a fait une révélation fracassante : la FIA, instance dirigeante du sport automobile international, enquête sur plusieurs écuries pour d’éventuelles violations du plafond budgétaire. C’est une mauvaise nouvelle, notamment pour Verstappen, dont l’écurie Red Bull Racing a déjà été mêlée à des polémiques. Cependant, Piastri a également apporté un peu de réconfort à sa propre équipe : McLaren semble être épargnée, malgré les rumeurs qui laissaient entendre le contraire.

Le plafond budgétaire, instauré en 2021 pour plus d’équité et donner une chance aux petites écuries, limite les dépenses des équipes à environ 135 millions de dollars par saison, hors salaires des pilotes et des motoristes. L’idée est louable : empêcher les géants comme Mercedes ou Red Bull d’obtenir un avantage indu en investissant sans limite dans la technologie et le développement. Mais la réalité est tout autre. Depuis des années, le paddock bruisse de rumeurs de fraudes, comme la classification de certaines dépenses comme « frais admissibles » ou le retard dans la publication des rapports. En 2021 et 2022, des infractions ont valu des amendes et des points de pénalité à Red Bull et Aston Martin, exacerbant les tensions au sein du sport automobile.
La dernière vague de spéculations a éclaté lors du week-end du Grand Prix du Mexique, début octobre 2025. La FIA avait retardé la délivrance des certificats de conformité pour la saison 2024, un signal que les initiés ont immédiatement relevé. Normalement, ces documents, qui confirment la conformité des équipes, sont publiés peu après la trêve estivale. Cette fois-ci, le retard a été de plusieurs semaines, alimentant les rumeurs. Des médias italiens, tels que Sky Italia et le Corriere della Sera, ont rapporté qu’au moins deux écuries de pointe étaient dans le collimateur : Mercedes et McLaren. Pour McLaren, qui a dominé le Championnat des Constructeurs en 2024 et 2025, une infraction serait catastrophique. L’écurie de Woking a investi massivement dans l’amélioration de sa monoplace MCL39, qui a propulsé Piastri et Lando Norris en tête du classement.

Dans cette interview tendue, réalisée par une chaîne sportive australienne juste avant les qualifications à Mexico, Piastri a rompu le silence. L’Australien de 24 ans, qui mène actuellement le championnat des pilotes avec seulement 40 points d’avance sur Verstappen, s’est exprimé avec franchise sur la pression. « La FIA enquête sur plusieurs équipes pour d’éventuels dépassements de budget », a-t-il déclaré avec son calme habituel. « C’est un processus complexe, et des rumeurs circulent selon lesquelles McLaren pourrait être impliquée. Mais d’après ce que j’ai entendu, notre équipe semble irréprochable. Nous avons tout soumis en bonne et due forme, et les auditeurs semblent satisfaits. » Les propos de Piastri ont été un coup dur pour les fans de Verstappen. Le Néerlandais, quadruple champion du monde, a ensuite réagi sur les réseaux sociaux par un message énigmatique : « Les règles sont les règles, attendons de voir. » Pour Red Bull, déjà condamnée à une amende de 7 millions de dollars en 2021 pour une infraction mineure, c’est un air de déjà-vu. Une nouvelle sanction entraînerait non seulement une perte de points lors des saisons à venir, mais réduirait également le temps consacré aux essais aérodynamiques – un élément crucial en vue des changements réglementaires majeurs de 2026.
Le timing est catastrophique pour Verstappen. Après une victoire éclatante à Austin, au Texas, où il a pris 64 points d’avance sur Piastri en quatre courses, il espère un retour en force. Mais l’ombre du problème budgétaire plane sur Red Bull comme un nuage d’orage. Des sources du paddock indiquent que la FIA enquête précisément sur des incohérences dans les rapports financiers, possiblement liées à des dépenses excessives en développement ou à des erreurs de procédure. Aston Martin a récemment reconnu une infraction mineure : le dépôt tardif de documents, similaire à l’erreur commise en 2021 qui lui avait valu une amende de 400 000 £. « Il ne s’agit pas d’une violation du plafond budgétaire en soi, mais d’une erreur administrative », a expliqué le directeur de l’écurie, Mike Krack. La FIA a confirmé dans un communiqué que l’examen des dossiers 2024 sera terminé « prochainement », sans donner plus de détails. « Nous avons confiance en un processus rigoureux et transparent », a-t-elle déclaré.

La révélation de Piastri soulage McLaren. Les soupçons précédents portaient sur la stratégie de développement agressive de l’écurie. Après un début de saison difficile en 2025, ils ont investi massivement dans l’amélioration des ailerons et du soubassement, ce qui leur a permis de remporter les victoires à Silverstone et à Spa. Le PDG, Zak Brown, a nié catégoriquement les allégations : « Nous respectons les règles et nos comptes sont transparents. » Pourtant, l’incertitude persiste. Si McLaren est effectivement blanchie, cela renforcera sa position dans la course au titre. Piastri, qui a inexplicablement manqué de rythme lors des qualifications au Mexique, devance désormais de peu Norris et Verstappen. Une situation financière irréprochable permettra à McLaren de se concentrer sur la piste, et non sur les avocats.
Les implications pour le sport sont considérables. Le plafonnement des budgets a démocratisé la Formule 1 – Williams et Haas ont rarement atteint de tels sommets – mais il oblige les écuries à faire preuve d’ingéniosité. Des rumeurs évoquent une écurie de pointe ayant commis une infraction substantielle, dépassant peut-être le million de dollars. Si cela se confirme, non seulement des amendes, mais aussi une disqualification pour les résultats de 2024 sont en jeu, ce qui pourrait relancer le championnat des constructeurs de McLaren. Verstappen, qui a admis dans une autre interview être « choqué » par la forme récente de Piastri, y voit une opportunité : « Si les concurrents sont sanctionnés, tout change. » Mais Piastri a rétorqué sèchement : « Max est un champion, mais les règles s’appliquent à tous. Concentrons-nous sur la course au lieu de spéculer. »
Alors que la caravane se dirige vers le Brésil et Las Vegas, la FIA garde le silence. Les experts prévoient que les certificats seront délivrés avant la fin novembre, juste à temps pour le Grand Prix d’Abu Dhabi. Pour Piastri, cette nouvelle est un véritable encouragement. Dans l’interview, il est revenu sur son parcours : de novice en Formule 2 à prétendant au titre. « J’ai été surpris par la menace que représentait Max à Austin, mais cela me motive. » Pour Verstappen, qui exige de sa Red Bull « plus honnête », c’est un électrochoc. La Formule 1 n’est pas qu’une question de vitesse ; c’est un jeu d’échecs où la finance et la finesse sont primordiales.
Au final, ce chapitre nous rappelle la fragilité de ce sport. Tandis que les fans acclament les dépassements, une lutte pour l’intégrité se joue en coulisses. Les paroles de Piastri offrent un espoir à McLaren, mais mettent en garde Verstappen : la ligne d’arrivée est encore loin et les règles sont plus dures que l’asphalte. En 2025, la Formule 1 prouvera une fois de plus qu’aucune victoire n’est sans risque.
